célébration des 10 ans du Centre Culturel Kôrè

célébration des 10 ans du Centre Culturel Kôrè

Un dixième anniversaire célébré en deux étapes
En marge des activités de la 16ème édition de Ségou’Art/festival sur le Niger, la fondation du Festival sur le Niger a célébré le 10ème anniversaire du Centre Kôrè de Ségou en deux étapes.
Le 5 et le 6 février 2020, le Centre culturel Kôrè de Ségou était à l’honneur dans le cadre de la 16ème édition du Festival sur le Niger. Deux activités très expressives y ont été programmées pour célébrer en couleurs, en sons et en lumières les 10 ans de ce temple culturel de Ségou, situé dans la commune de Sébougou.


Dans la démarche de rompre avec la malheureuse et regrettable habitude qui consiste à installer toutes les infrastructures culturelles dans les capitales en Afrique, la Fondation du Festival sur le Niger a eu l’idée originale d’installer à Ségou un Centre culturel pour une offrir à la population de la 4ème région administrative malienne, un service d’animation culturelle de qualité, respectant les standards internationaux.
Il y a dix ans, précisément en février 2011, la Fondation du Festival sur le Niger, sous l’égide de Mamou Daffé, ouvrait à Sébougou le premier centre culturel digne de nom à l’intérieur du Mali. Et, pour célébrer les 10 ans de réussite de cette expérience innovante, les petits plats ont été mis dans les grands pour rendre la fête belle.
Le bilan de 10 ans exposé en image
Loin des grands discours et dans une démarche artistique, il a été décidé de faire le bilan des 10 ans d’activités du Centre Culturel Kôrè de Ségou en image. Le mercredi 5 février 2020, la salle d’exposition du CCK a abrité le vernissage de « l’exposition de la célébration des 10 ans du Centre Culturel Kôrè ». Des images de la cérémonie d’inauguration à celles des récentes activités, aucune activité importante n’a été ignorée.


Mamou Daffé, Directeur du Centre Culturel Kôrè de Ségou, a rappelé qu’en février 2011, le Centre Culturel Kôrè (CCK) de Ségou est né et qu’il a été dédié au développement des arts et de la culture, à l’Art Social, à la recherche, à la production et à la diffusion artistique. Selon lui, pendant dix ans le centre s’est consacré également à la formation des entrepreneurs et des jeunes artistes du Mali, d’Afrique et d’ailleurs.
« Le Centre Culturel Kôrè a pu transformer nos rêves en actions en développant des connaissances et en participant au développement et à la mise en réseau des compétences à travers un modèle entrepreneurial innovant (Le Maaya Entrepreneuriat), mais aussi, grâce à des partenariats originaux et innovants qu’il a su tisser avec des institutions et organisations d’Afrique et d’ailleurs », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que le CCK a permis de donner un nouveau visage à la ville de Ségou, faisant de ses constructions en banco rouge un joyau architectural et une véritable attraction qui émerveille ses visiteurs.


« Après dix ans d’expériences et d’acquis dans le secteur artistique et culturel africain, une nouvelle décennie s’annonce prometteuse à travers le développement régional de son programme d’Art Social et le déploiement de son programme Kôrè-Qualité dédié au développement de compétences des artistes et des acteurs culturels », a-t-il indiqué en termes de perspectives.
Un concert live pour saluer les 10 ans du temple culturel En plus de l’exposition de photographies, le CCK a abrité le 6 février 2020, un concert live avec des artistes comme : Abdoulaye Diabaté, Fardo, Salomé Dembélé, Gogo Ouane.


Sans le dire, c’est avec une très grande fierté que les responsables du CCK ont programmé les artistes comme Fardo, Salomé Dembélé et Gogo Ouane, bénéficiaires du programme kôrè qualité du CCK. Et, la réaction du public fut un baromètre sûr pour ces jeunes artistes pétris de talents. De Fardo à Adam Ouane (Gogo), en passant par l’excellente Salomé Dembélé, sans l’ombre d’un doute, ils n’auront plus de complexe à s’exprimer sur quelque scène qui soit dans le monde. Mais, sachons raison garder : ils doivent continuer à travailler, s’empreindre d’humilité et se dire que seul le travail paye.
A la clôture de cette première phase de la célébration des 10 ans du CCK, le célèbre artiste Abdoulaye Diabaté est monté sur la scène pour faire danser la population de Ségou et les festivaliers jusque tard dans la nuit. Il a pratiquement déroulé un pan de son riche répertoire qui puise fortement dans le patrimoine culturel segouvien.
Assane Koné

Dr Mamou Daffe’s vision of culture and arts for Segou is three dimensional.

Dr Mamou Daffe’s vision of culture and arts for Segou is three dimensional.

He clearly puts in retrospective the journey of Africa, the Africa that has a history rich with tradition and heritage,a gemic modern present time that carries with it a vibrant mixture of cultures and a mysterious future yet to be discovered.


With the Festival Sur le Niger you see the perfect image of Franco-phone west Africa.
You as well experience the synergies of these River side people.
It captures the ingenious creative tradition of Mali.All around you,it is generations of artistic creations (sounds and visuals) historicaly reminding you of what was and at the same time, what still is.
The present is one presented in a wide array of modern mediums.From the visual art exhibitions, the music/theater events and the media technology, you see the now.
Embracing modernity but understanding the need to keep what was, is a crucial component, effectively captured within the festival.


The asthetics of the art(s) are kept with strict adherance.
Understanding the Value of continuity Mamou has built for Segou a hatch for tomorrow’s Malian great talent,this he does through an apprenticeship model, with an assortment of tremendous great artistes guiding the young through their artistic journey.


Embedded with in the festival is an academic platform to Foster debate and grow ideas (symposiums).
Much can be explored ……………. one fact is that,Mamou has hovered over and built a nest for his City’s culture and arts, for them to retain their past ora, survive the rough winds of the present and discover the secrets that lie ahead.

Mali : le festival de Ségou fait de la résistance culturelle

Mali : le festival de Ségou fait de la résistance culturelle

Derrière la grande scène montée au bord de l’eau, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre : de l’autre côté du fleuve Niger, les jihadistes se préparent à attaquer le plus important festival artistique malien, au moment même de son ouverture. Sur et devant la scène du festival de Ségou (centre), rien ne transparaît de l’alerte parcourant les forces de sécurité, et les discours officiels se succèdent à la tribune. Mais derrière, le téléphone du commandant Diallo, représentant du ministère de la Sécurité, n’arrête pas de sonner.

« Ségou’Art Festival sur le Niger » est une exception et comme un ilôt de résistance dans cette région du Mali affligée par les attaques jihadistes et les tensions intercommunautaires meurtrières. Plus de 450 civils ont été tués dans le centre du pays en 2019, un record depuis le début en 2012 d’une crise qui va s’aggravant, rapportait cette semaine l’ONG Human Rights Watch. C’est sans compter les soldats et les gendarmes abattus par dizaines.

Le regard fixé sur l’autre rive d’où viendrait la menace, le commandant Diallo se concerte avec les services présents. Rapidement, les deux navettes disponibles sont envoyées en patrouille sur le Niger, sirène retentissante. Une dizaine de soldats se postent au bord de l’eau. « C’est pour dissuader ceux qui voudraient venir », lâche un officier.

En 16 ans d’existence, cet évènement pluridisciplinaire, plus grand rendez-vous culturel malien, s’est toujours tenu, même si les touristes étrangers ne viennent plus guère.

Cette année encore des dizaines de milliers de personnes, selon les organisateurs, ont assisté pendant plusieurs jours aux concerts, spectacles, expositions et conférences.

Mais le danger n’a jamais été aussi proche. « Partout et nulle part » -Dix jours avant l’inauguration de Ségou’Art, 20 militaires ont trouvé la mort dans une attaque menée par une centaine de jihadistes à moto à une centaine de km au nord de Ségou. Près de là, trois gendarmes ont péri dans la nuit de samedi à dimanche, alors que des rappeurs enthousiasmaient des milliers de jeunes Maliens sur la grande scène du festival.

Face à un péril grandissant, les autorités assurent veiller au grain. Des plans ont été préparés, « des renforts sont venus de Bamako, le dispositif est suffisant pour sécuriser le festival », assure Biramou Sissoko, gouverneur de la région de Ségou.

Le nombre d’hommes réquisitionnés, les détails du dispositif sont tenus secret. Quelques centaines d’hommes en uniforme sont visibles en ville. La force spéciale antiterroriste a été dépêchée de Bamako.

« La menace est partout autant qu’elle est nulle part », note Malick Doumbia, un festivalier de 26 ans venu de Bamako. De la peur ? « Non ! Mais de l’appréhension. Et un soulagement de voir les forces de sécurité mobilisées ».

Un officier tenu à l’anonymat relève que chaque année, la question de la sécurité du festival est posée, mais aussi qu’attaquer n’est peut-être pas dans l’intérêt des jihadistes : « Il y a des milliers de Maliens ici. En termes de communication, cela serait difficile à justifier pour des groupes qui cherchent à s’implanter localement ».

Les autorités bénéficient d’un appui européen. La mission de soutien aux capacités de sécurité intérieure, Eucap Sahel Mali, accompagne depuis deux ans l’événement.

Précautions consulaires – « Ce festival est un symbole et Ségou est la plus grande ville festivalière après Bamako. Alors quand on a vu que le manque de sécurité devenait un frein à la pérennité du festival et qu’il risquait de disparaître, nous nous sommes engagés aux côtés de nos partenaires », explique Philippe Rio, général de gendarmerie français et chef de mission d’Eucap Sahel Mali

La mission forme les Maliens en amont du festival. Elle a oeuvré à la création d’un centre de gestion de crise dans l’ancienne salle informatique du gouvernorat. Des ordinateurs en réseau, des talkies-walkies ont été remis.

Le lendemain des rumeurs d’infiltration jihadiste, celles-ci ont été abordées durant la synthèse du matin au centre de gestion de crise. Rien n’est venu les corroborer jusqu’à la conclusion du festival dimanche.

Mais entre-temps, un rapport interne des autorités à ce sujet a circulé sur les réseaux sociaux, et plusieurs ambassades occidentales ont demandé à leurs ressortissants de ne pas aller à Ségou.

« C’est dommage, il n’y a déjà plus beaucoup de touristes depuis plusieurs années », se plaint Omar Yaffa, président de l’association des guides et piroguiers de Ségou.